Le metaverse immobilier, nouvel eldorado ou tendance sans intérêt ?

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Que ce soit les géants du Net comme Facebook, appelé à présent Meta, de grandes marques comme Carrefour et France Télévisions, ou des stars comme Paris Hilton et David Beckham, ils ont tous déjà investi dans le metaverse. Ce monde « parallèle » numérique, basé sur la réalité virtuelle, attise les convoitises de nombreux acteurs. Le metaverse immobilier présente‑t‑il pour autant une véritable opportunité ? 

Le metaverse, comment ça marche ?

Difficile de ne pas avoir encore entendu parler du metaverse. Cette nouvelle tendance, que certaines et certains considèrent déjà comme une révolution numérique majeure, occupe désormais le devant de la scène. Et ça ne serait qu’un début. Le metaverse (ou metavers en anglais) constitue un monde parallèle accessible sur Internet au moyen d’un casque de réalité virtuelle. À la clé : une immersion complète dans un univers 3D créé de toute pièce.

En créant son avatar, chacun peut y mener une autre existence en plus de sa vie dans le monde « physique ». Et le metaverse n’a déjà plus rien de l’utopie. Pour preuve, Facebook s’est rebaptisé Meta, et investit des sommes colossales dans le metaverse. D’autres géants du net et des jeux vidéo, des entreprises, des marques, des stars y sont également présents. Le cabinet Bloomberg prédit même que le metaverse pourrait devenir un marché de 80 milliards de dollars d'ici 2024. 

 

Achat de terrain virtuel : c’est déjà possible !

Le metaverse fonctionne sur le modèle de la société réelle. Toutes les activités qui régissent cete dernière ont donc vocation à être également présentes dans le metaverse.

Rien d’étonnant, dès lors, à ce que l’achat d’un terrain virtuel soit déjà possible. Le but : y construire des bâtiments pour abriter des entreprises, des bureaux, des magasins, des logements... À l’heure actuelle, l’immobilier virtuel se vend principalement auprès de quatre plateformes de metaverse, dont The Sandbox et Decentraland. Elles totalisent près de 270 000 terrains à acquérir. Leurs ventes en 2021 ont atteint 500 millions de dollars, soit 455 millions d’euros. 

Les achats dans le metaverse s’effectuent exclusivement en cryptomonnaies. Il convient d’ailleurs de se doter d’un portefeuille crypto appelé wallet. Ensuite, les terrains ou bâtiments proposés aux investisseurs dans le metaverse sont des NFT (Non Fongible Token), une sorte de titres de propriété numériques, inscrits sur la blockchain (technologie de stockage et de transmission d'informations).

 

Le metaverse immobilier, pure spéculation ?

Mais selon bon nombre d’observateurs et d’observatrices, et bien que des agences spécialisées dans la vente dans ce monde virtuel voient le jour, ce marché immobilier serait encore très anecdotique. La totalité des investissements ne viennent que de 25 000 portefeuilles crypto. Beaucoup y voient une activité immobilière, pour l’heure, purement spéculative. Acheter aujourd’hui une propriété dans l’espoir que, demain, le metaverse immobilier devienne incontournable. Objectif pour les investisseurs : revendre des parcelles à prix d’or. Un pari risqué ? L’avenir le dira peut‑être. 

En attendant, certaines et certains payent le prix fort. La société new‑yorkaise Republic Realm, spécialisée dans le metaverse immobilier, a annoncé en décembre 2021 avoir dépensé la somme record de 4,3 millions de dollars pour l'achat d'un terrain sur The Sandbox. Le tout en NFT dans la blockchain, il va de soi. 

 

Bientôt des agences dans le metaverse immobilier ?

En avril 2022, les agences immobilières en ligne un nouveau réseau d’agences a indiqué vouloir faire leur entrée dans ce monde virtuel. C’est pour l’heure l’une des premières initiatives connues en France. En concevant une plateforme de metaverse immobilier, l’entreprise entend mettre à disposition des prestations et des informations immobilières complémentaires de ses services. Par exemple une aide à la vente et à l’acquisition de biens immobiliers, des solutions d’investissement, des services de déménagement, de conciergerie, de déco, de rénovation, etc. L’intérêt ? Concrétiser les aspirations de la vie réelle des utilisateurs et utilisatrices via leur existence numérique.

En avril 2022 toujours, Vincent Pavanello, expert immobilier et fondateur de la Maison des mandataires, a livré son analyse au Figaro. Selon lui, si à l’avenir des particuliers passaient plusieurs heures par jour à évoluer dans le metaverse, une agence immobilière aurait tout intérêt à se trouver également dans cet espace. « Les gens ont des besoins d’achat, de vente, de logement dans la vie réelle. Une agence voudra peut‑être améliorer sa visibilité afin d’aller chercher de nouveaux clients sur ce segment », estime le spécialiste.