Les balcons et terrasses font bondir les prix de l’immobilier après le confinement
Le confinement aura eu un effet inattendu sur le marché de l’immobilier. Après cette période, les Françaises et les Français ont besoin d’un accès extérieur. Au point que les balcons et terrasses font désormais grimper les prix dans certaines villes. Décryptage.
La crise du coronavirus n’en finit pas de rebattre les cartes du marché de l’immobilier français. Après avoir forcé tout le secteur à revoir ses méthodes de travail, pour s’adapter à la vente à distance par exemple, le confinement bouleverse aussi les prix de l’immobilier. La présence d’un accès extérieur (balcon, terrasse, jardin) fait désormais grimper les prix des biens en ville : + 8,8 % en moyenne, dans les 11 plus grandes villes françaises, selon une enquête du spécialiste MeilleursAgents.
De nouveaux critères après le confinement
« Auparavant, le fait de disposer d'un balcon ou d'une terrasse était bien sûr un bonus, mais l'absence d'un extérieur n'était pas un facteur rédhibitoire à l'achat. Aujourd’hui, cela devient un critère de recherche déterminant », explique Thomas Lefebvre, directeur scientifique de la plateforme MeilleursAgents au Parisien. D’ailleurs le réseau ORPI affirme qu’un tiers de ses clients a modifié son projet immobilier à la suite du confinement : « Ils veulent plus d’espace, et surtout un extérieur. Nous constatons une très grosse demande pour des balcons, terrasses et jardins », témoigne Christiane Fumagalli, présidente du réseau à France 3.
C’est qu’ils sont nombreux à avoir souffert du confinement. Selon l’Insee, 5 millions de personnes ont vécu cette période dans un logement surpeuplé. Et près d’un tiers des Françaises et des Français étaient dans des appartements sans accès extérieur. Résultat, selon une enquête du promoteur Capelli : 36 % des acquéreurs estiment désormais primordial de disposer d’un accès extérieur dans leur futur logement.
Une hausse des prix inégale
Cependant, cette hausse des prix des appartements disposant d’un accès extérieur n’est pas égale selon les régions. Le facteur déterminant ? Le soleil. Ainsi, un balcon peut augmenter le prix d’un appartement de 15,9 % à Marseille, 8,4 % à Paris, et seulement 3,6 % à Lille, selon MeilleursAgents.
Autre enseignement de l’étude : l’étage fait lui aussi varier la hausse des prix. Un balcon ou une terrasse au premier étage a ainsi beaucoup moins d’effet qu’au dernier : + 6,9 % entre le premier et le troisième étage, contre + 14,1 % au sommet de l’immeuble. C’est dit : après le confinement, les futurs propriétaires recherchent leur petit coin de soleil, à tout prix.
La location aussi concernée
Et le constat semble le même du côté du marché locatif, bien qu’aucune enquête n’ait encore analysé le phénomène. Selon Régis Beaussant, président de la fédération Fnaim dans le département du Tarn, cité par La Dépêche : « De nombreux locataires qui se sont retrouvés dans des appartements sans sortie se sont tournés vers nous pour demander à déménager dans un logement avec sortie, bout de jardin, terrasse ou balcon. Peu importe ». En somme, c’est toute la demande qui change de visage à l’aune de la crise. « L’incertitude sur les possibilités de voyages pourrait aussi influencer les Français à davantage investir dans une résidence secondaire en France », estime Philippe Buyens, directeur général de Capifrance. Et ce besoin de grand air pourrait bien, lui aussi, se faire ressentir sur les prix des biens secondaires, dans les mois à venir.